Fiche de cours : Légionellose pulmonaire


Mise à jour le 17/09/2021 à 12:16

Note

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Définition

Infection à Legionella Pneumophilia responsable d'une pneumopathie aiguë communautaire chez l'immunocompétent, ou d'une pneumopathie grave chez l'immunodéprimé.

  • Taux d'incidence en France : 1.9/100.000 habitants
  • 5% des pneumopathies aiguës communautaires
  • Létalité de 14% en France
  • Agent causal : Legionella Pneumophilia (Bacille Gram négatif) , sérogroupe 1 dans 90% des cas.
  • La contamination survient par voie respiratoire, par inhalation d’aérosol d’eau contaminée. Pas de transmission interhumaine documentée.
  • Maladie à déclaration obligatoire
  • Connue depuis l’épidémie de 1976 survenue chez des combattants de l’American Legion réunis en congrès à Philadelphie.

Clinique

Infection pulmonaire d’allure sévère, début aigu, atteinte bilatérale

Pas de signe ORL,

Pouls dissocié,

Présence de signes extra-thoraciques :

  • digestifs (douleur abdominale, vomissements diarrhée) ;
  • neurologiques (troubles de conscience, céphalées, pas de syndrome méningé).

Biologie

Diagnostic positif par l’antigénurie, mais uniquement pour le sérogroupe Lp1.

Ce test se positive 24-48h après l’exposition et reste détectable jusqu’à 2 mois après.

Signes biologiques évocateurs :

  • cytolyse hépatique,
  • syndrome glomérulaire et/ou insuffisance rénale,
  • hyponatrémie,
  • hypophosphorémie,
  • élévation des CPK.

Radiographie

Pneumopathie lobaire en foyer : syndrome alvéolaire pluri-lobaire

Bronchogramme alvéolaire au sein des condensations 

TDM

Pneumopathie lobaire, en foyer : condensations alvéolaires multiples, ateinte pluri-lobaire

Bronchogramme aérique au sein des condensations

Remplissage alvéolaire prédominant en périphérie

Chez les immunodéprimés :

  • formes nodulaires
  • évolution vers abcédation
  • évolution vers nécrose parenchymateuse
  • pneumatocèle

CAT

Antibiothérapie :

  • en cas de forme commune : monothérapie, soit un macrolide, soit une quinolone
  • en cas de forme sévère ou chez un hôte immunodéprimé, bi antibiothérapie IV

La durée de traitement est classiquement de 14 à 21 jours chez l’immunocompétent.

Elle peut être allongée à 30 jours chez l’immunodéprimé ou dans les formes sévères.