Fiche de cours : Capsulite rétractile


Mise à jour le 26/09/2024 à 09:51

Note

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Définition

La capuslite rétractile (frozen shoulder) se caractérise par une douleur et une raideur de l'épaule, résultant d'une inflammation et d'une fibrose de la capsule articulaire de l'épaule.

Elle est causée par une combinaison de:

  • synovite,
  • fibrose capsulaire: épaississement et rigidité de la capsule articulaire due à une prolifération de myofibroblastes

Clinique

  • Prévalence = 2-5% de la population générale.
  • Touche plus souvent les femmes
  • Survient généralement entre 40 et 60 ans
  • Affecte généralement le côté non dominant
  • Peut affecter les deux épaules dans 20 à 30% des cas

La capsulite rétractile évolue en trois phases qui s'étalent sur une période d'un à deux ans :

  • 1. Phase douloureuse : La douleur est le symptôme dominant, souvent intense et présente même la nuit. Cette phase peut durer jusqu'à trois mois.
  • 2. Phase d'enraidissement ("épaule gelée") : La douleur diminue progressivement, mais la raideur de l'épaule s'installe, limitant les mouvements en particulier de rotation externe. Cette phase peut durer de 3 à 12 mois.
  • 3. Phase de récupération : La douleur et la raideur s'améliorent progressivement. Cette phase peut durer de 12 à 42 mois, et la récupération peut être complète ou partielle

Le diagnostic est clinique. L'imagerie peut être utile pour confirmer le diagnostic et écarter d'autres pathologies.

Echographie

Présence de tissu fibrovasculaire hypoéchogène à la partie distale de l'intervalle des rotateurs, souvent entourant le tendon du chef long du muscle biceps brachial. Possible hyperhémie Doppler.

Épaississement du ligament coracohuméral médial, mesuré à 3 ± 0,85 mm en moyenne contre 1,34 ± 0,32 mm chez les sujets sains. 

Autres signes échographiques possibles :

  • Augmentation de la rigidité du ligament coracohuméral en élastographie SWE.
  • Diminution du glissement du tendon du muscle supra-épineux sous l'acromion lors de l'abduction passive (signe relativement subjectif).
  • Présence de liquide synovial piégé dans la gaine du chef long du muscle biceps brachial

IRM

Intervalle des rotateurs :

  • Infiltration (ou oblitération) du triangle graisseux sous-coracoïdien (Sp = 68-100%). 
  • Épaississement du ligament coraco-huméral >4mm (Sp = 89-95%).
  • Prise de contraste du ligament coraco-huméral et de son environnement.
  • Épaississement de la capsule articulaire en regard de l'intervalle des rotateurs >7mm (En arthro-IRM, Sp = 86% ).
  • Diminution du volume de l'intervalle des rotateurs.
  • Infiltration autour du chef long du muscle biceps brachial.

Ligament gléno-huméral inférieur :

  • Hypersignal T2 du LGHI comparé au labrum glénoïdien ou au tendon du long biceps.
  • Épaississement du LGHI >4mm (Sp 95%), mais controversé en l'absence de distension articulaire.
  • Présence d'une fine bande hyperintense en T2 dans la graisse adjacente au LGHI (Sp 70%).
  • Prise de contraste du LGHI et de son environnement.
  • Diminution du volume du récessus axillaire en arthro-IRM.

Autres signes IRM:

  • Anomalies de signal de la tête humérale: plage "oedémateuse" à prédominance sous-chondrale de la tête humérale, et/ou aspect de ponctuation en lien avec une raréfaction osseuse.
  • Distension liquidienne du récessus subscapulaire ou de la gaine bicipitale par le liquide synovial 
  • Synovite du récessus axillaire, de l'intervalle des rotateurs et du récessus subscapulaire
  • Bursite subacromiodeltoïdienne

Interventionnel vasculaire

Capsulodistensions à la xylocaïne 1% + infiltration intra-articulaire de dérivé cortisoné + bloc du nerf supra-scapulaire écho-guidée par voie postérieure.

  • 3 gestes réalisés à 1 semaine d'intervalle,
  • couplées à kinésithérapie au décours immédiat des gestes.